BLADE RUNNER
écrit par Alice R
« Blade Runner » est un long métrage réalisé par Ridley Scott en 1982. Il est librement adapté du roman de l'un des maîtres de la science-fiction Phillip K Dick, publié en 1966, « Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ».
I. Présentation du film
L’histoire se déroule en 2019, 20 ans plus tard que dans le livre, dans une ville sombre et insalubre des États-Unis, Los Angeles. Dans cet avenir proche, la Tyrell Corporation a créé les répliquants, des robots humanoïdes nommés Nexus-6, aussi intelligents que les humains. Ils sont utilisés comme esclaves à l’Extérieur pour coloniser d’autres planètes. A la suite d’une mutinerie, les répliquants deviennent illégaux sur Terre et doivent être tués ou plutôt « retirés ». Une police spéciale appelée Blade Runner est chargée de les trouver et de les retirer. Deckard, l’un de ces Blade Runner, se retrouve chargé de traquer et d’éliminer quatre répliquants venus sur Terre pour trouver un remède à leur obsolescence programmée. A l’aide d’un questionnaire, il doit définir la nature de la personne qu’il interroge. Seulement, au fil de son enquête et après sa rencontre avec Rachael, il nous propose une réflexion sur l’humanité, et la différence quasi inexistante entre l’homme et la machine.
Ce film n’a pas rencontré un grand succès à sa sortie, mais il a acquis après un certain temps le rang defilm culte et de référence en termes de science-fiction pour les initiés. Pour ma part, le souvenir que j’ai gardé de ce film, visionné pour la première fois il y a environ huit ans, est composé d'images sombres, d'une musique et d'une ambiance angoissante et du visage perdu d’Harrison Ford. L’ayant revu pour écrire cette chronique, je suis en mesure de vous dire que ce film mérite sa place parmi les films cultes. Pour commencer, le réalisateur de Blade Runner n’est pas à présenter ; « Gladiator », « Alien », « Hannibal », « Kingdom of Heaven » etc, doivent être des films qui vous parlent ; nous pouvons également rajouter « Thelma et Louise » à cette liste, parce que c’est un film magnifique. Bref, je n’ai pas beaucoup de détails sur la réalisation, mis à part que le tournage n’était pas une partie de plaisir, que les producteurs étaient en désaccord avec Ridley Scott et ont voulu changer la fin du film.
Au niveau des acteurs, Harrison Ford campe le rôle principal, Deckard, entouré de Rudget Hauer et Sean Young, deux répliquants. Je m’avance peut-être, mais les autres acteurs ne sont pas très connus en comparaison avec Harrison Ford. J’aurai une mention spéciale en terme de jeu d’acteur pour Rudget Hauer et Sean Young qui donnent une âme aux répliquants, ce qui nous permet de nous attacher à eux. N’ayant pas lu le livre, je ne peux vous en faire une comparaison, mais mis à part certains détails, l’histoire est respectée et la touche de Ridley Scott transcrit parfaitement l’ambiance des romans de Philippe K Dick.
II. Les points positifs
La musique est pour moi le plus important dans un film, elle se doit d’être présente et de passer inaperçue. Si le spectateur l’entend, il ne doit pas la détacher des images qu’il voit. En clair, dans « Blade Runner », le compositeur, Vangelis, nous fait entrer dans cette ville noire, sale et inquiétante dès le générique. Le style est typique des années 80, le synthé et le recours à des voix et notes dissonantes peut nous rappeler un autre film de science-fiction sorti en 1985, « Brazil ». A la fois effrayante, omniprésente et déstabilisante, la musique pourrait presque suffire au film.
En terme de graphisme, je trouve que le film n’a pas vieilli, lorsque Deckard se déplace dans les rues de Los-Angeles, on pourrait presque penser aux scènes qui se passent dans le futur de « Cloud Atlas ». Mis à part les voitures volantes il n’y a pas grand-chose de différent de notre monde et tout semble très réaliste. Ce qui apporte un plus à l’ambiance du film, c’est les répétitions, comme la Pub sur l’immeuble avec une femme japonaise, ou l’enregistrement de l’interrogatoire de Léon. Ces répétitions nous cernent et nous plongent plus profondément dans ce monde.
Le scénario est bien ciselé, même s’il existe des zones d’ombres. Oui il faut être dans le film pour suivre l’histoire, ou du moins l’enchaînement des intrigues. Les choses ne sont pas forcément dites clairement, ce qui permet au spectateur d’être lui aussi acteur et de réfléchir par lui-même. Que ce soit par le point de vue de Deckard, de Pris, ou de Roy (deux répliquants) le spectateur partage leur détresse et ressent de l’empathie pour eux. Là encore, je suis subjective, mais je me suis attachée aux répliquants et à leur lutte pour gagner un peu plus de temps pour vivre. Ceci n’est pas un spoil puisque nous l’apprenons dès le début, les répliquants sont programmés pour vivre quatre ans.
III. Les points négatifs
Le film a certaines longueurs, du moins si l’on est réticent à la réalisation, on peut trouver quelques scènes un peu ennuyeuses. Attention, j’ai adoré le film et les scènes de courses poursuites méritent le détour. Je dis seulement que la lenteur des plans peut faire penser au cinéma japonais comme « Printemps, été, automne, hiver… et printemps ». Mais c’est aussi le charme du film ; en revanche, si vous n’arrivez pas à accrocher dès le début, rien ne sert de regarder le film.
Le personnage principal reste à mon goût le moins développé. C’est peut-être un choix de le rendre moins intéressant que Rachael ou surtout Roy, mais le résultat est un peu décevant. Pourquoi ne se rebelle-t-il pas contre ses supérieurs et ne refuse-t-il pas de tuer les répliquants ? Que ressent-il ? Est-il réellement attaché à Rachael ?
Enfin, certaines scènes sont très gores, ce qui explique le moins de 12 ans. Oui j’y suis sensible, et oui j’ai crié et fermé les yeux à certains moments, mais ce film ne fait pas peur ! Il ne laisse pas indifférent et nous fait réfléchir.
IV. Conclusion
Vous l’aurez compris j’ai un peu de difficulté à trouver beaucoup de points négatifs à « Blade Runner », vu que j’aime ce film et qu’il a marqué mon enfance. Je le conseille à tous les amateurs de science-fiction mais pas seulement. Je rappelle que malgré sa date de sortie il reste d’actualité et qu’il ne peut qu’enrichir votre culture cinématographique. J’espère que vous serez également touché par ce film et qu’il vous ouvrira la voie vers d’autres films de science-fiction de la même période comme « Brazil », « Soleil vert », « Zardoz » ou encore « L’Age de cristal », ces trois derniers films étant plutôt des années 70 d’ailleurs mais tellement fun pour ce côté hippie et déjanté.